Sa diffusion en France est restée très longtemps incertaine, mais finalement le premier épisode de The Last of Us est bien disponible sur Amazon Prime Video depuis ce lundi 16 janvier. Il s’agit de l’adaptation du jeu vidéo du même nom qui a fait les beaux jours des trois dernières générations de PlayStation. Pour mener à bien ce projet ambitieux, HBO a fait appel au créateur de la saga Neil Druckmann et au showrunner de l’excellente série Chernobyl.

Pour ceux qui ne seraient pas familiers de cet univers, nous sommes plongés dans un monde post-apocalyptique, où les deux héros, Joel et Ellie (Pedro Pascal et Bella Ramsey), doivent survivre au milieu d’êtres humains infectées par un mystérieux champignon qui les rend particulièrement agressifs. Alors, que vaut cette adaptation ? Nous avons visionné ce premier épisode, voici donc nos avis (garantis sans spoilers) du début de The Last of Us.

En tant que fan du jeu The Last of Us, j’attendais la série avec une impatience teintée de fébrilité. Mais ce premier épisode m’a d’emblée rassuré. Neil Druckmann et Craig Mazin sont parvenus à retranscrire l’atmosphère de la saga vidéoludique tout en profitant à fond de ce nouveau média.

J’ai apprécié cette fidélité à l’intrigue de base avec quelques pas de côté lorsque c’est nécessaire. La série se permet de creuser certains personnages secondaires qui ne sont qu’entraperçus dans le jeu. Difficile aussi de ne pas s’attacher au duo constitué de Joel et d’Ellie. Le casting de Pedro Pascal et Bella Ramsey est à cet égard une merveille.

D’emblée, ce premier épisode nous place en 2003 dans l’Amérique des années Bush. Ce cadre temporel n’est en fait qu’un prétexte pour montrer l’émergence de la pandémie, ce qui nous amène très vite à l’effondrement de la civilisation. Le reste de l’histoire prend place 20 ans plus tard dans un contexte où les rares humains qui ont survécu trouvent encore le moyen de s’entre-déchirer.

On peut aussi noter que la série sait poser certains jalons et jouer avec les détails (la montre de Joel et la radio synonymes de nostalgie). Les fans du jeu y trouveront clairement leur compte, mais il n’est pas nécessaire d’être un gamer pour apprécier la réalisation aux petits oignons, des scènes mémorables (l’arrière-plan sur la grand-mère ne laissera personne indemne) et la bande-son très soignée.

La fin de l’épisode est habile pour justifier le départ des héros dans un road trip qui s’annonce ultra mouvementé. Et c’est peu dire que j’attends la suite avec impatience.

Le risque avec les adaptations de jeux vidéos à succès, c’est de faire un gros flop. L’Histoire du cinéma l’a prouvé avec des films foireux comme Resident Evil, Assassin’s Creed ou le mythique malgré lui Mario Bros. Les formats portés en série ont eu plus de chance. Netflix a réussi de belles adaptations avec The Witcher (même si elle n’est pas parfaite), Arcane, Cyberpunk Edgerunners. Sur Paramount+ on se régale aussi volontiers devant Halo, l’adaptation du jeu de Microsoft.

Bonne nouvelle, The Last of Us se classe dans la seconde catégorie. C’est en tout cas l’impression que nous donne ce premier épisode. On pourrait même affirmer sans sourciller que TLOU s’impose comme l’une des meilleures adaptations de jeu vidéo si ce n’est la meilleure. Avec HBO à la production et les créateurs de Chernobyl aux manettes, on pouvait s’en douter.

Que l’on ait joué ou non à TLOU, on ne peut qu’apprécier le travail d’écriture de Neil Druckmann et Craig Mazin qui parviennent à retranscrire à la perfection l’ambiance du jeu. La photographie impeccable, la bande originale fidèle au jeu vidéo et la réalisation ciselée nous embarquent dès les premières minutes. Pedro Pascal (Narcos, The Mandalorian) sublime le personnage de Joel et Bella Ramsey (injustement critiquée avant-même la diffusion de la première bande-annonce) incarne une Ellie drôle et impertinente plus vraie que nature.

On ressort donc du premier épisode de The Last of Us excité comme un enfant au matin de Noël. Le prochain épisode, vite !

Pour nous mettre pleinement dans le bain, The Last of Us fait le pari d’un épisode d’une heure et vingt minutes. C’est relativement long mais cela permet de poser les bases. Et quelles bases ! Dès les premières minutes, la série nous captive. Le premier tiers de l’épisode s’offre un rythme effréné et, comme les personnages, on devrait presque s’arrêter quelques secondes pour reprendre notre souffle. Tout au long de ce premier épisode, on frissonne. D’autant que les termes “pandémie” et “couvre-feu” ne nous ont jamais été aussi familiers. À la moitié, l’épisode prend un rythme légèrement plus calme mais néanmoins oppressant.

Que les néophytes se rassurent : la série The Last of Us se regarde avec grand plaisir sans jamais avoir plongé dans l’univers sur console de jeu. C’est toujours bon de le rappeler. La série reprend la trame du premier jeu vidéo et on peut dire que c’est fidèle… Ce qui apaisera les plus grands fans. Visuellement, c’est absolument impressionnant. Série ou jeu vidéo, on aurait presque du mal à faire la différence. De même, certaines scènes sont filmées comme si nous étions en train de jouer au jeu. De quoi nous aider à nous mettre dans l’ambiance.

Concernant Pedro Pascal et Bella Ramsey, les deux acteurs sont impeccables dans leurs interprétations respectives de Joel et Ellie et on sait qu’ils vont continuer à nous impressionner au fil des épisodes.

Pour un premier épisode, The Last of Us réalise un sans-faute. Les bases sont posées (et bien posées) et maintenant, il n’y a “plus qu’à”. La série a toutes les cartes en main pour continuer sur cette bonne lancée. En tout cas, nous, on croise les doigts.